dimanche 20 mai 2012

# 3 : CASH INVESTIGATION NOUS FAIT LA LEÇON !

Titre envisagé :
  1. Laissez moi réfléchir (un peu trop "liberté de penser" !)


CASH INVESTIGATION NOUS FAIT LA LEÇON !


Pour ceux qui l'auraient manqué, France 2 proposait un nouvel épisode vendredi 18 mai de sa nouvelle émission : Cash Investigation.
Ton ironique, une Elise Lucet en grande forme, les reportages à charges : 
tout ce qui peut faire une bonne émission dite "d'investigation"


Et ne vous méprenez-pas : je suis emballé par le concept !


Seulement voilà, le sujet était "toxic fringue" sur l'industrie du textile.
Sujet qui peut en intéresser plus d'un : nous portons-tous des vêtements (non?) !


Dès le début le quidam est accosté par Elise qui demande simplement
s'ils achètent des vêtement à bas prix ?


Les réponses (bien triés) montrent que le consommateur n'est pas à l'aise :


"Oui j'avoue"
"Vous voulez me faire culpabiliser ?" 


Le ton est donné : Cash Investigation ne sera pas dans la langue de bois
ET C'EST TRÈS BIEN !


Et pour le coup toutes les grandes enseignes en prennent pour leur grade de Monoprix à Zara en passant par Leclerc, Elise et son équipe se taille les grands avec un aplomb assez rare pour le signaler, dans la profession !


On découvre comment les marques que nous portons ferment les yeux sur des conditions de travail inhumaines notamment, et surtout, au Bangladesh ... et oui le fameux "Made in Bangladesh". Le reportage dure une heure, des séquence à la james bond où Elise se fait le grand patron de Leclerc himself par texto ... sur son i-phone.


L’émission aurait pu s'arrêter là, sur cette condamnation en règle des grands patrons.
Pourtant la dernière phrase de la voix-off, ironique du début à la fin, nous achève avec :

"La morale de notre enquête c'est peut être que la meilleure façon de faire du low-coast est de ne jamais chercher à  totalement contrôler ce qu'il se passe sous l'étiquette...
Conclusion logique, encore un petit coup pour Monop' & Zara mais la voix off continue avec en image de fond les visages de ces ouvriers, pour la plupart mineurs ...


... Ainsi on peut continuer à faire chuter les coûts de production et à s'habiller à des prix défiants toute concurrence...
Toujours en fond ces visages d'ouvriers qu'on a vu durant l'émission...


... Finalement le matin devant nos armoires notre responsabilité semble toute relative ...
Oui, parce qu'au vu du reportage, on a pas l'impression de pouvoir y faire grand chose...
Nous, les consommateurs qui achetons à bas prix !

Le reportage se serait arrêté là je n'aurait eu aucun reproche à faire.
Mais sûrement emporté par leur concept de ton décalé ils n'ont pas pu s'empêcher de nous asséner cette dernière phrase :

... et puis avouons-le nous avons tous un peu peur de découvrir les vrais visages des petites mains qui fabriquent nos vêtement !"
Fin du reportage.


Seulement, je ne suis pas d'accord, j'ai été passionné par ce reportage très intéressant qui va vraiment au fond du problème de ces grandes marques de low-coast qui sous-traitent en fermant les yeux sur les conditions de travail. 
J'étais pendu aux lèvres d'Elise Lucet qui, le regard sévère, démontrait à ces grandes chaînes ce qu'elles étaient capable de nous faire acheter !
J'attendais impatient le tic qui viendrait trahir le grand patron de la chaîne Inditex (Zara &co) quand le journaliste l'alerte sur les conditions de travail.


Et puis là, la dernière phrase qui voudrait nous renvoyer à notre responsabilité de consommateur occidental. Comme un petit coup derrière la nuque qui nous dirait "vous valez pas mieux en fait".
Et voilà comment 1h de reportage passionnant se transforme en une énième campagne de culpabilisation du quidam!

La boucle est bouclée.
Mais le sujet c'était l'industrie du textile pas "comment consommons-nous aujourd'hui" (ce qui serait tout aussi intéressant!)
Donc c'est un artifice un peu facile cette morale en fin de reportage qui arrive comme un vérité toute faite ... prête à consommer !
Au même titre que les campagnes "vacances propres" pour faire culpabiliser les familles quand des pétroliers ou des plateformes pétrolières font plus de dégâts que juillettistes et aoûtiens réunis !  


Je ne supporte pas cette méthode que je trouve anti-pédagogique : la culpabilisation !


Ne me vendez pas votre jugement comme on apporte la bonne parole après une heure de démonstration de force !
Qu'ils nous informent c'est très bien, d'autant qu'ils le font plutôt bien, 
mais s'il vous plais laissez moi réfléchir


Cliquez pour voir l'émission.

Sujets d'émission à venir :
La mort programmée de nos appareils - vendredi 01 juin 2012
Neuromarketing : votre cerveau les intéresse - vendredi 25 mai 2012 (source telerama.fr)


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